RAFAEL FORTÚN CHACÓN
S'il avait pu conter sur toutes les possibilités pour pratiquer les épreuves de vitesse pure de l'athlétisme, son sport favori, personne n'est capable d'imaginer jusqu'où aurait pu aller cet homme noir et pauvre, originaire de la légendaire Camagüey et qui vit le jour le cinq août 1919.
Discriminé, vexé et ayant faim, il arriva au sport dans sa région lorsqu'il avait à peine vingt ans, et il le fit en commençant par le saut en hauteur, où il arriva à sauter jusqu'à 1,88 m.
Il découvrit rapidement ses dons naturels pour la vitesse et contre tous les obstacles il commença à s'ouvrir chemin, grâce à ses excellentes facultés.
Il devint champion des 100 mètres aux Jeux Centraméricains qui eurent lieu à Barranquilla en '46, Guatemala en '50, et au Mexique en '54. Ainsi étaient enregistrés ses exploits.
Il eu l'honneur, financé par des tombolas et des collectes publiques, de participer aux Jeux Olympiques de Londres en '48 et d'Helsinki en '52, où il devint le seul cubain à arriver à une finale des 100 mètres dans une rencontre de ce niveau.
Son passage par les Jeux Panaméricains fut spectaculaire. Dans l première version, disputée à Buenos Aires en '51, il surprit en gagnant les médailles d'or des 100 et 200 mètres. Dans les suivantes éditions, à Mexico en '55 et Chicago en '59, il fut le meilleur de l'hectomètre.
Le plus émouvant arriva à son retour d'Argentine. Il fut victime d'une injustice qui encore aujourd'hui reste en mémorisée comme une tache du sport avant la Révolution.
De retour victorieux à Cuba, on ne lui rendit pas les hommages qu'il méritait, et le comble, c'est que lorsqu'il voulu reprendre son travail comme journalier dans les travaux publiques, il découvrit qu'il avait été licencier à cause de ses absences pour les compétitions. Il partit triste, avec ses médailles d'or dans la poche vers un futur incertain. |